HECQUET Edmond

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Edmond Frumence Gaston Frédéric HECQUET, tourneur sur métaux, né le 27 août 1886 à Bolbec,

fils de Léonard Edmond et de JACQUELIN Francine Élise.

 

Marié le 22 octobre 1910 à Bolbec avec ORANGE Albertine Hélène.

Domicilié 20, rue de la Verrerie à Gonfreville-l’Orcher (76).

 

Soldat au 27e régiment de dragons,

détaché le 1er novembre 1914 aux ateliers Schneider du Havre,

 

décédé accidentellement  à l'âge de 29 ans, le 11 décembre 1915 à 11h00 du matin, à l'hôpital militaire du Havre suite à  l'explosion de la poudrière à Gonfreville-l'Orcher (76).

Transcription du décès le 13 décembre 1915 au Havre.

Exhumé le 20 avril 1922 au cimetière Ste-Marie du Havre.

Ré-inhumé le 10 juin 1922 à l'emplacement actuel.

19220610 hecquet

 

Remarque :

Le corps a été exhumé le 20 avril pour un départ de la gare du Havre prévu le 19.

Le convoi parti de Creil le 3 juin  est arrivé à Rouen/Martainville, gare de destination pour tout le département. Ce train comprenait 248 cercueils répartis dans 3 wagons, dont un pour Le Havre. C'est probablement dans ce dernier que le corps a été déposé pour effectuer le chemin du retour avec un arrêt à Bolbec.

A3 hequetallée A - tombe n°3

 

ICI REPOSE

EDMOND FRUMENCE

HECQUET

27REGIMENT DE DRAGONS

DECEDE LE

11 DECEMBRE 1915

DANS SA 30E ANNEE

MORT POUR LA FRANCE

REGRETS ETERNELS

L'explosion de la poudrière

Schneider

En 1914, le gouvernement belge se réfugie à Sainte-Adresse et des soldats belges contribuent à l'effort de guerre en travaillant dans les usines d'armement. Comme dans l'usine d'or de Gonfreville l'Orcher, pour le remplissage des obus. Elle fut surnommée la Poudrière d'or. Un service des poudres, sous la direction de l’ingénieur Stevens, procède au polygone d’Harfleur, appartenant aux usines Schneider, à des essais de tir pour le dosage des poudres envoyées par le gouvernement français pour le rechargement des douilles revenant du front. Plus de 10.000 kilos de poudre noire provenant de l’évacuation d’Anvers avaient été tout d’abord utilisés. Le service des poudres installe à proximité du polygone ses ateliers et magasins qui ne cesseront de se développer jusqu’à l’explosion de décembre 1915.

 Les travaux d’aménagement étaient en cours lorsque le 11 décembre, une épouvantable catastrophe se produisit.

À la fin de 1915 les ateliers et services belges de Graville s’étendaient déjà sur cinq hectares de terrain autour de l’usine Bundy située boulevard Sadi-Carnot. Ils englobaient aussi les bâtiments d’une autre usine abandonnée où l’on avait jadis tenté l’exploitation de sables aurifères et qui, pour cette raison, portait le titre mirifique « d’usine d’or ».

 « L’usine d’or » transformée en un vaste dépôt d’explosifs, en renfermait plus de 320.000 kilos, lorsque le 11 décembre, vers 10 heures, une explosion détruisait brutalement les dépôts d’explosifs et mettait hors d’usage presque tous les ateliers de la base belge. Dans toutes les communes à 50 kilomètres à la ronde, au Havre, Lisieux, Yvetot, Fécamp, Port-Audemer, etc., et même à Dieppe (à 130 km). Les dégâts étaient considérables. Hélas ! il y avait aussi plus de cent morts dans les décombres.

  La détonation avait été si formidable qu’on l’entendit distinctement à Rouen, à 90 kilomètres, où le sol « trembla » et où l’on crut que les usines Schneider du Havre procédaient aux essais d’un « gros mortier de siège ».

 Au Havre, l’affolement fut général et, pendant plus de trente secondes, l’on y entendit le gigantesque grondement de l’explosion se répercuter en écho sur les collines qui bordent la Seine.

 À moins de 1.500 mètres du centre de l’explosion se trouvaient les bureaux des « Corderies de la Seine » et l’un des employés écrivait cette page saisissante :

"…Il était 10 heures moins cinq du matin, exactement ; j’étais dans les bureaux,  quand une sorte d’étranger rumeur, nettement perceptible à l’extérieur des bâtiments, me fit soudain dresser l’oreille. C’était comme un immense appel d’air qui sifflait entre les fenêtres. Je sentis alors un frémissement du sol qui, de suite, devint un véritable tremblement de terre. J’étais secoué sur ma chaise et je n’oublierai jamais ce « tremblement » du sol qui dura de six à huit secondes. Tous mes collègues épouvantés se levaient. J’eux le temps de crier : « c’est un tremblement de terre… » et juste à ce moment, le coup de l’explosion arriva, terrible, formidable… Je ressentis un grand choc dans le dos et dans la poitrine et je n’entendis pour ainsi dire pas la détonation dont les échos se perdirent dans un fracas épouvantable de carreaux brisés en millions de morceaux. Les fenêtres tombaient presque entières, et dehors, c’était un vacarme effrayant de tuiles et d’ardoises tombant en cascades des toits. L’on criait : « C’est un Taube, sauvez-vous… » Je gagnai la sortie, très pâle, mais avec tout mon sang-froid, me demandant s’il ne valait pas mieux rester dedans que sortir dans l’ignorance du danger exact. Je sortis cependant et, tout de suite, je, portai les yeux instinctivement dans la direction des usines Schneider, d’où nous entendions tant de détonations depuis des mois. Je fus fixé immédiatement car au-dessus de la pyrotechnie belge, un énorme panache, une véritable montagne de lourde fumée grisâtre achevait de dérouler ses épaisses volutes. Les 200 femmes de notre filature en plein travail, avaient reçu sur la tête une pluie de verre et de tuiles. Par miracle, aucune n’était blessée sérieusement, mais elles hurlaient d’épouvante, et plusieurs se roulaient dans la boue de la cour, sous le coup de violentes attaques de nerfs…Déjà, sur la route, couraient des Belges qui avertissaient : « Éloignez-vous, on attend d’autres explosions. »

L'explosion du 11 décembre 1915 à 9h50 à fait 108 tués plus un civil, 1500 blessés et de nombreux dégâts, comme le bris de nombreux vitraux de l'église d'Harfleur.

Ceremonie victimes usine schneider

 

Ceremonie victimes usine schneider 2

Le Havre en deuil
Les obsèques se dérouleront le 14 décembre. Un office est célébré en l'église Notre-Dame et la ville porte le deuil. Une foule considérable va suivre le cortège funèbre, ainsi que de nombreux officiels. Les troupes présentent les armes, avant que les corps ne soient enterrés au cimetière. Il semble qu'ils aient été rapatriés en Belgique après la victoire de 1918.

 

Wp83384f7d 05 06Monument commémoratif des victimes du 11 décembre 1915

 

Decouvrir l39offre 1   Paris-Normandie.fr

Gonfreville : la mairie va commémorer l’ explosion de la poudrière de l’armée belge survenue en 1915

Publié le 03/09/2014

Gonfreville. La municipalité travaille à la commémoration de l’explosion de la poudrière de l’armée belge le 11 décembre 1915.

Sandra Hauchecorne et Jean-Daniel Emion travaillent à la commémoration de l’explosion.

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Sources :

Mémoire des Hommes, Ministère de la défense

Archives départementales de Seine-Maritime (Etat-Civil, registre matricule)

 Archives départementales de Seine-Maritime (sous-série 10 RP 112 à 141)

Archives communales de la ville de Bolbec (archives militaires 4H)

Recherches Alain Trogoff