CHICOT Gustave

Gustave André CHICOT, ouvrier de fabrique puis encolleur-vernisseur, né le 15 mai 1885 à Bolbec, route de Havre

fils de Léon Alphonse, né à Bolbec le 6 août 1841, fileur, et de DORGEVILLE Laure Adèle, née à bolbec le 20 juin 1849, ouvrière de fabrique. Mariés à Bolbec le 21 avril 1883.

1 Frére : Alphonse, mouleur, né en 1884

***

Dirigé le 6 octobre 1906 sur le 129è Régiment d'Infanterie,

envoyé en disponibilité le 9 septembre 1908, certificat de bonne conduite accordé.

Marié le 24 août 1912 à Bolbec domicilié 31 rue de la Gregeotte à Bolbec,

avec DESJARDINS Marie Germaine, confectionneuse, née le 4 mai 1891 à Gruchet-le-Valasse (76).

demeurant 29 rue Alcide Damboise à Bolbec.

Passé au 74è Régiment d'infanterie Rouen-sud le 15 février 1913

Mobilisé le 1er août 1914, arrivé au corps le 4 à Rouen

Nommé caporal le 25 septembre 1915

9 mai 1916 - Rapport de la Brigade n° 21 :

"Blessé le 22 février 1916 à la côte 140 par éclat d'obus. Revenu au front dès sa guérison. Excellent caporal. Patrouilleur intrépide. Au cours d'une reconnaissance de nuit s'est fait remarquer par son sang-frois et son commandement restant une heure à l'intérieur des fils de fer ennemis qu'il avait contribué à couper"

Gazeau pierre neuville st vaast cote 140

C2014 001 029

Poste de secours - Cote 140

Nommé sergent le 1er août 1916

Passé au 297e régiment d'infanterie, 18è compagnie le 21 novembre 1917

Intoxiqué au mont Kemmel le 20 mai 1918. Evacué sur ambulance 1/84, congestion pulmonaire, pneumonie.

Kemmel1914 Mont Kemmel 1914

Mont Kemmel 1918

“mort des suites de blessures” le 29 mai 1918 à l’hôpital temporaire Queen Alexandra à Petite-Synthe (Nord), 33 ans.

Le Queen Alexandra Hospital :

C’était un hôpital installé par les Quakers anglais. Antimilitaristes, ils ne voulaient pas porter l’uniforme, mais ont été volontaires pour monter une unité sanitaire. Le Queen Alexandra Hospital consistait en des baraquements installés à l’emplacement actuel de la salle polyvalente des Glacis. Il était destiné à accueillir les soldats malades, pas les blessés de guerre. Au départ, il a dû faire face à une épidémie de typhoïde ».

Ouvert à partir du 3 mars 1915 à Malo-les-Bains (il sera transféré à Petite Synthe en mars 1918) et qui, jusqu’à sa fermeture en janvier 1919, accueillit un total de 11 722 patients.

Transcription du décès le 22 novembre 1918 à Bolbec

MORT POUR LA FRANCE

*****

20171105

Germaine DESJARDINS (1891-1975)

Veuve de Gustave

épouse AUGER en secondes noces

P1110546 P1110547

Le Havre 15 Novembre 1921

Exhumé à Petite-Synthe le 25 novembre 1921

Arrivée à Bolbec le 18 janvier 1922

Mairie de Bolbec, télégramme :

"Prière retarder inhumation soldat Chicot Gustave jusqu'à l'arrivée de sa veuve."

Inhumé à l'emplacement actuel le 21 janvier 1922

G15 chicot a

allée G - tombe n°15

« Je n'aurai jamais imaginé cela un jour... Mémé sur internet !

Je vais vous narrer ce qui nous est arrivé le 1er novembre. Nous étions donc au Havre pour nous rendre dans 3 cimetières différents.

Nous sommes donc au cimetière où repose ma grand-mère avec des fleurs fraîches et une composition de fleurs artificielles. Nous avons, à l'aide d'une pince, pris une rose dans la composition pour la mettre dans le vase*. Nous n'avons eu aucun mal à la maintenir avec un peu de terre et petits cailloux. Le vase est donc déposé sur la tombe de la femme avec qui Gustave était marié. Nous avons été heureux du geste et du résultat même si son second époux est enterré avec elle. Il est décédé jeune lui aussi, en 1935.

Nous nous sommes rendus au 3ème et dernier cimetière, la où ma sœur de 37 ans avait été incinérée en 1997. Plus de trace de ma sœur dans ce cimetière. Nous nous rendons au bureau et un agent nous dit qu'une étiquette avait été collée…. Le monsieur de l'accueil nous dit que les cendres sont parties dans la fosse commune et que l'urne a été détruite. Mon sang n'a fait qu'un tour, je m'en veux car je n'étais pas retournée dans ce cimetière depuis que ma mère est décédée en 2013. Nous déposons des fleurs pour ma sœur sur la tombe de mes parents, en même temps que pour eux. Je m'adresse à eux trois en même temps.

Nous n'avions jamais pensé ou réalisé qu'il y avait un délai pour les personnes incinérées….

Nous nous sommes donc dirigés vers la plaque où sont les cendres des "oubliés". Je me suis sentie vraiment ridicule avec mon petit bouquet que je devais glisser à la verticale. Ma sœur Claudine n'a plus de plaque, plus rien. C'est comme si elle n'avait jamais existé...

Nous viendrons à présent chaque année sur la plaque des oubliés déposer des fleurs fraîches et artificielles. Je suis sûre que de là-haut, l'idée lui plait bien, c'est le sens du partage...

Comme disait Saint Augustin, la mort n'existe pas, ils sont juste de l'autre côté.

C'est pour dire en conclusion que c'est vraiment curieux : nous remplissons de terre, petits cailloux et d'une rose le vase de Gustave alors que l'urne de ma sœur s'est vidée…. "

Catherine (16 novembre 2017).

2017 11 18 23 19 10